La Turquie est non seulement un énorme marché potentiel. Mais de plus, la Turquie est aussi la passerelle idéale vers l’Asie.

Dans tout plan de développement commercial, la Turquie est un jour ou l’autre, envisagée comme cible par tout département commercial.

Avec un PIB de 734 milliards de USD en 2015, et une population de 78,7 millions d’habitants, la Turquie occupe le 17ème rang des économies mondiales avec un revenu moyen par habitant de 9.435 USD.

Si envisager une installation sur le marché turc est une chose, s’y installer effectivement en est une autre. Il y a de nombreux obstacles préalables à franchir. Et mieux vaut en avoir conscience avant de, violemment, s’y heurter.

La Turquie est le seul pays d’Europe à cheval sur deux continents. D’un côté du Bosphore vous êtes en Europe et de l’autre, en Asie. Cette dualité se retrouvera à toutes les étapes de votre installation sur ce territoire et dès que vous prendrez vos premiers contacts.

COMMENT S’Y RENDRE ?

Se rendre en Turquie est d’une facilité et d’un prix déconcertants. Le plus facile est de prendre une des lignes régulières type « Turkish Airlines ». Vous partez d’aéroports nationaux et arrivez au nouvel aéroport d’Istanbul (côté européen) à quelques kilomètres du centre-ville que vous rejoignez en taxi, bus ou métro. Vous pouvez prendre aussi une ligne low-cost au départ d’un aéroport régional. Vous arrivez à Sabiha Gökçen (côté asiatique). Il vous faudra ensuite entre une et trois heures de bus ou de taxi pour rejoindre le centre-ville. Tout dépendra de votre heure d’arrivée.

Pour ce qui est du visa, il est nécessaire ou pas suivant votre nationalité. Il s’obtient par internet sur www.evisa.gov.tr . Il coûte entre 25 et 30 USD  (valable 6 mois). Evitez les intermédiaires, ils sont chers et inutiles.

Si votre intention est de travailler en Turquie, la procédure est plus longue et différente. Sachez que la Turquie donne toujours une préférence nationale pour le travail. Si un travail donné peut être fait par un turc, vous ne serez pas autorisé à travailler en Turquie.

LA LANGUE

Comme excellent directeur commercial, vous parlez parfaitement anglais. Cette langue vous a permis, jusqu’à présent, de booster les ventes de votre entreprise partout dans le monde. Vous croyez que votre anglais sera utile en Turquie. Certainement mais pas suffisamment…

Si de plus en plus de Turcs s’expriment sur des sujets simples dans la langue de Shakespeare, une majorité des dirigeants privilégieront leur langue à toute autre.

Dès lors, avoir un partenaire local fiable est, à nos yeux, une obligation sine qua non.

Les dirigeants turcs sont généralement hyperactifs. Ils travaillent très peu par mails comme nous avons l’habitude de le faire mais privilégient l’usage du téléphone. Ils l’utilisent de 6 heures du matin à vraiment très tard le soir (week-end compris).

Alors que dans nos pays, nous en sommes à parler du « droit à la déconnexion », vous comprendrez l’étendue du fossé qui nous sépare.

L’INTRODUCTION

Comme dans beaucoup d’autres pays orientaux, il est très difficile d’entrer en relation avec des industriels turcs. Si vous n’êtes pas « recommandé » par quelqu’un en qui ils ont confiance, un rendez-vous vous sera refusé. Qui plus est, cela prendra des mois avant qu’une discussion sérieuse ne s’installe. Mais durant tout ce temps, vous serez testé. Testé sur votre caractère, vos habitudes, votre façon de vivre, votre religion…Dans un pays musulman, il y a des choses à ne pas dire et d’autres à ne pas faire.  La patience est une vertu impérative, le silence quelque fois une simple politesse.

RENDEZ-VOUS ET PLANNINGS

Ne résonnez pas comme à Paris ou à Bruxelles. Si pour vous « l’heure c’est l’heure » et si « il est inconvenant d’arriver en retard », la dépression nerveuse vous guette. Dès lors, oubliez la notion du « quart d’heure académique ». Préparez-vous à boire du thé, beaucoup de thé (nommé « çay »).

Ajoutez à cela que « oui » ne veut pas dire nécessairement que l’on est d’accord et « non » ne signifie pas nécessairement qu’on ne l’est pas, vous aurez compris qu’une modification totale de vos référentiels est nécessaire.

A Istanbul, pour se rendre de la partie asiatique à la partie européenne, il faut quelque fois 3 heures pour effectuer 40 kilomètres. Habituez-vous à utiliser le métro, le moyen le plus efficace pour vous déplacer dans cette mégalopole de 11 millions d’habitants.

ENGAGER DES COLLABORATEURS

Ce ne sera pas la chose la plus compliquée de votre installation. Ainsi, un nombre très important de jeunes diplômés sortent chaque année des universités. Les salaires sont raisonnables et le SMIG à 1.300 TL (au 15 février 2017 : 338 EUR).

Attention toutefois à vous adapter au taux de rotation très important. En effet, une fois votre nouveau candidat engagé puis formé par vous, il tentera de faire valoir ses nouveaux atouts, très rapidement, ailleurs. A vous de trouver les arguments pour qu’il reste.

Pour ce qui est des formations dispensées par les universités en Turquie c’est comme partout dans le monde. Tout va dépendre de l’université. Notons que les meilleurs éléments ont complété leur formation par une ou plusieurs années en dehors de leur pays d’origine. Mais généralement les salaires demandés par ce genre de candidat sont très au-dessus de la moyenne nationale.